Faire opposition : est-ce possible légalement
Contrairement à une carte bancaire volée, il n’existe pas dans le droit français un mécanisme d’opposition au Kbis proprement dit, comme on le fait pour un chèque ou un moyen de paiement. Vous ne pouvez pas décrocher votre téléphone et demander la “mise en opposition” du Kbis au greffe du tribunal de commerce. Toutefois, cela ne signifie pas que vous n’ayez aucun recours. Vous pouvez tout d’abord entamer des démarches judiciaires pour signaler la fraude, faire constater la falsification et demander la cessation de l’usage illégal. Autrement dit, vous ne pouvez pas bloquer le document à la source, mais vous pouvez ouvrir une procédure pour faire valoir vos droits.
Il existe souvent une confusion entre “faire opposition” et “porter plainte”. En réalité, le réflexe de porter plainte est incontournable lorsque vous constatez un usage frauduleux de votre Kbis. Cela vous permettra, d’une part, d’informer officiellement les autorités de l’escroquerie, et d’autre part, de pouvoir justifier auprès des organismes bancaires ou des fournisseurs que vous êtes victime et non l’instigateur des actes. Bien entendu, la plainte doit être accompagnée d’un maximum de preuves : relevés de compte, correspondances, copies du Kbis falsifié, etc. Les forces de l’ordre peuvent ouvrir une enquête qui aboutira, si possible, à l’identification des fraudeurs. Ensuite, un juge pourra ordonner l’arrêt des agissements et des poursuites à votre encontre.